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La Rouge suédoise Une race rentable, en pure comme en croisement à trois voies

A la mode depuis quelques années pour les retours en chaleurs des vaches holsteins, le croisement avec la Rouge suédoise, aussi appelée Viking Red ou Swedish Red Breed (Sbr), semble donner d’intéressants résultats grâce à l’effet d’hétérosis.

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Une vache croisée Procross dans l'élevage de Ben Andersen. #7872 : Petersland (Viking Red) X Mic Mac (Montbeliarde) X Holstein (©Dairyxbred)

En race pure, la Rouge suédoise satisfait les éleveurs qui apprécient ses facilités de conduite et vêlage ainsi que sa longévité. Andreas Anderson, éleveur d’un cheptel de 145 Rouges suédoises au sud de Stockhlom atteint un niveau de production de 9.800 kg de lait avec des taux azotés de 37 % et butyreux de 47 %. Pour lui, « c’est le profil type de la vache rentable, avec des taux, peu de mammites cliniques, une bonne fertilité et qui vêle très facilement… tous les atouts pour ne pas avoir à réformer avant quatre ou cinq lactations. » L’éleveur apprécie également la vitalité des veaux après la naissance et leur capacité à téter rapidement.

Rouge suédoise chez les Jakobsson. (©Tnm)

En agriculture biologique, la famille Jakobsson initialement en Holstein a acheté une cinquantaine de génisses rouges. Le comptage cellulaire de leurs 120 vaches (80 % Rouges) se maintient en-dessous des 100.000 cellules avec une production de 27 kg de lait par jour, dont certaines vaches qui dépassent les 55 kilos en début de lactation. Très attentif à la santé de ses animaux, Alexander Jakobsson est fier de n’avoir eu à traiter que trois mammites cliniques en deux ans !

Viking Red

Depuis peu, la race rouge suédoise a changé de nom, rassemblée sous le terme de Viking Red, du nom de l’unique entreprise de sélection scandinave : Vinking Genetics. La base de sélection Viking Red comprend près de 300.000 vaches rouges scandinaves de différents rameaux :

Parmi les scandinaves, on peut également citer la Rouge norvégienne, sélectionnée par Geno (qui ne fait pas parti de Viking Genetics). Commercialisée en France via Bovec, la Rouge norvégienne est également de plus en plus utilisée en croisement à l'international pour maintenir des performances laitières élevées.

Croisement Procross

« De nombreux essais de croisement sur Holsteins ont été réalisés avec d’autres races comme la Brune, la Jersiaise, la Normande, la Rouge flamande ou la Fleckvieh, mais à chaque fois, on se retrouve bloqué en F2 avec des produits qui manquent de lait ou qui présentent les mêmes travers que la race d’origine. La Montbéliarde et la Rouge scandinave ont toutes deux de bons niveaux de production et sont suffisamment éloignées génétiquement de la Holstein pour créer un véritable effet d’hétérosis », explique Julien Bon, technicien dans la zone Nord chez Coopex Montbéliarde (le service export hors de la zone adhérente à Umotest). Coopex et Viking Genetics ont mis conjointement en place le programme de rotation à trois voies intitulé Procross.

L’idée du Procross est d’utiliser ces trois races qui se complètent bien en croisement rotatif afin de maintenir un effet d’hétérosis élevé en F1 comme en F2. « Pour conserver cette vigueur hybride, Coopex a reçu l’exclusivité sur la commercialisation des doses de taureaux Viking Red pures, c’est-à-dire ayant moins de 12,5 % de sang Red-holstein dans leur pedigree », poursuit Julien Bon.

Respecter la rotation des trois races

« Pour que cela fonctionne, il faut scrupuleusement respecter le schéma rotationnel à trois voies » conseille-t-il. «  Pour cela, il suffit de choisir trois ou quatre taureaux par an dans chacune des races en fonction des objectifs de sélection de l’élevage. Pour améliorer un caractère, il faut mieux jouer sur le choix des taureaux que de tenter de faire des croisements d’absorption. Chez les Rouges scandinaves, nous privilégions les taureaux complets sur un maximum de caractères. Le gros avantage de la Viking Red, c’est son étonnante facilité de vêlage. Les veaux naissent petits, c’est l’idéal pour faire du croisement sur des génisses. »

Le croisement avec les taureaux rouges scandinaves entraîne une légère réduction de la taille des animaux, ce qui peut favoriser la longévité notamment en système logettes mais engendre de fait une baisse de la capacité d’ingestion. La Montbéliarde est là pour rapporter du gabarit.

la Rentabilité avant tout

« Le Procross intéresse de nombreux éleveurs en Europe et aux Etats-Unis, notamment de grands troupeaux. Ces producteurs de lait cherchent avant tout des vaches rentables et faciles à conduire, qu’elles soient noires, rouges, bleues ou vertes ! D’ailleurs, les éleveurs de porcs et de volailles utilisent le croisement rotationnel avec succès depuis des décennies », rappelle Julien Bon.

Aux Etats-Unis, W&J Dairy, une croisée Viking red x Montbeliarde x Hosltein photographiée en 2006, est toujours en production huit ans plus tard à l’âge de 11,5 ans. Le Procross existe en routine depuis près de quinze ans chez certains producteurs de lait américains qui ont déjà fait jusqu’à 2,5 fois le tour des trois races. (©Procross)

Résultats d’une étude californienne publiée dans le Journal of Dairy Science - Février 2012

 

Holstein

Holstein X Montbéliarde

Holstein X Viking Red

Nombre de vaches

416

503

321

Lait en 305 j (kg)

11.417

10.744

10.627

Nb de jours dans le troupeau

937

1.150 (+ 213 j)

1.092 (+ 155 j)

Lait sur une carrière

28.086

32.891 (+ 17,1 %)

31.276 (+ 11,3 %)

Kg MP sur une carrière

871

1.050

1.003

Interval vêlage IA fécondante

148

122 (- 26 j)

136 (- 12 j)

1er vêlage difficile

17,7

7,2

3,7

Mortinatalité veaux

14,0

6,2

5,1

Source : Procross.

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